Page:Jean de Hauteseille - Les Sept Sages de Rome.djvu/153

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ta volenté pour notre instruction et doctrine. !< Auquel le maistre respont et dit « Je le fairay volentiers se vous faites retourner vostre filz; et quant il sera retourné et que j’auray raconté mon exemple faites après ce qui vous plaira: autrement je me tairay. » Incontinant on fit retourner l’enfant et puis dit le maistre son ystoire en ceste manière s Une foyz fut ung bon homme vieux et juste, lequel ( vesquist longement sans femme et sans lignye. Apr~s grans temps vindrent a !uy ses amis luy conseilliant qu’i se mariast et qu’i prinst femme, lequel après pluseurs conseils donnés et instances faites s’y acorda. Au quel il donnarent une tresbelle dame et jeune, qu’estoit fille du prefet de Romme le plus riche qui fut. Et sv tost qu’i la vit il fut adveuglé de son amour pour elle et la commence tresfort aymer. Puis quant ensemble heurent demoré ung temps et qu’i n’avoient point d’enfans, ung jour de matin quant elle aloit a l’esglise elle racontra au chemin sa mère qui la salua doulcement comme yl appertenoit et luy dit « 0 ma fille treschiére, comme te « va de mariage, et comme te plait ton bon mary ? « 0 « ma mëre, a dit la fille, e tresmal m’en va. Car vous « m’avez donné ung ancien velHardqui me desplait en tout et par tout; pleut a Dieu que je ne fus morte a a Feure qu’on le me donna, car j’avmeroie autant dor«  mir, boyre. mangier avec ung porceau comme avec luv; a pour quoy je ne le puis plus endurer ne ne me scav « plus contenir, mais je veulx aymer ung aultre. B La mère luy dit « A Dieu ne plaise que tu le face; advise « bien a cecy, car je te dis que par le temps que j’av dee moré avec ton père jamais je ne m’entremis de faire et telle chose. » « 0 ma mère, » dit la nue. « ce ne fut pas <f merveille de vous, car en celluy temps tous deux estoiés x jeunes assemblés et l’ung avoit et prenoit plaisir avec & l’aultre. Mais moy je ne puis avoir aucuns plaisirs « corporetx avec luy. car yl est froit et immovable au lyt t (TEXTA-

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