2 LES SEPT SAGES gie, qui ne plalsoit pas a la dame, et dès lors conceut hayne contre luy, tant pour le bien quelle en avoit oy dire que pour le plaisir que le père y prenoit. Et afin de’ luy nuyre en conspirant et machinant a la destruction ou deshonneur du filz, induit le père a le mander et faire venir en disant par faintise qu’il estoit entre ces clers comme une beste, et bien reclus, sans aprendre aucune noblesse de chevalerie ne de courtoisie, et que mieulx vauldroit s’il estoit a la court. Et tant en dit et pourchassa la dame que l’empereur manda son filz et les vn. maistres. Et quant ilz en euirent les nouvelles, si s’assamblérent les VH. maistres en ung jardin pour adviser qu’Ilz avoient a faire et pour examiner l’enfant sçavoir s’il estoit suffisant et bien aprins. Et ainsi qu’ilz parlolent ensamble en ce jardin, BencIIIas regarda au ciel et vit en la lune qui estoit belle et clére et le ciel bien cler et purifié que sans faulte s’ilz aloient devers l’empereur l’enfant pourroit dire telle chose dont lui et eulx perderoient la vie. Et en telle vision et opinion furent concordans, et sur ces termes mandérent l’enfant et le firent regarder au ciel pour sçavoir qu’il lui sambloit de la disposicion, lequel en dit autant que les maistres avoient fait, et oultre leur dist « Ne voyez vous, » dit il, « en celle petite estoille qui tant est clére que se je me pouoie tenir de parler par vn. jours ne de touchier femme ne homme par acolemens ne baisiers, que je respiteroie de mort et vous et moy ? » A la parolle et opinion duquel ilz se condescendirent, et sur ces termes partirent de Romme, et tindrent leur chemin vers Constantinopole tant qu’ilz vindrent es forbours ou ilz se logérent, et la appointèrent que les var. maistres demourroient illec et l’enfant avec tous ses aultres gens s’en yroit en la ville devant l’empereur son père, et de lors en avant ne parleroit jusques a vu. jours ne n’acoleroit ne baiseroli homme ne femme. Et ainsi fut fait. Et quant les nouvelles furent par la cité de la venue et aproche-
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