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Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 1, 1880.djvu/117

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et joints ensemble, presques à la façon de nos tourterelles.

Or estans ainsi parvenus à vingtcinq ou trente lieues pres du lieu où nous pretendions, ne desirans rien plus que d’y arriver au plus tost, à cause de cela nous ne fismes pas si long sejour au Cap de Frie que nous eussions bien voulu. Parquoy dés le soir de ce mesme jour ayans appareillé et fait voiles, nous singlasmes si bien que le Dimanche septiesme de Mars 1557. laissans la haute mer à gauche, du costé de l’Est, nous entrasmes au bras de mer, et riviere d’eau salée, nommée Ganabara par les sauvages, et par les Portugais Genevre : parce que comme on dit, ils la descouvrirent le premier jour de Janvier, qu’ils nomment ainsi. Suyvant donc ce que j’ay touché au premier chapitre de ceste histoire, et que je descriray encor cy apres plus au long, ayans trouvé Villegagnon habitué dés l’année precedente en une petite isle située en ce bras de mer : apres que d’environ un quart de lieuë loin nous l’eusmes salué à coups de canon, et que luy de sa part nous eut respondu, nous vinsmes en fin surgir et ancrer tout aupres. Voila en somme quelle fut nostre navigation, et ce qui nous advint et que nous vismes en allant en la terre du Bresil.

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