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Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 1, 1880.djvu/27

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contagieuse, et qui était comme un point de ralliement pour les protestants du Centre. Il la battit furieusement et tenta plusieurs assauts qui furent repoussés. Léry soutenait les courages et donnait l'exemple de la fermeté. Plus d'une fois son expérience servit aux assiégés. C'est lui qui leur apprit à se servir dans les corps de garde des hamacs brésiliens, où ils pouvaient se reposer sans quitter leur équipement. Le maréchal dut convertir le siège en blocus et attendre le succès final de l'épuisement des Sancerrois. En effet, la famine se déclara bientôt. Léry, qui, lors de son retour du Brésil, avait déjà éprouvé les horreurs de ce fléau, essaya de le conjurer. Il apprit aux défenseurs de la place à tromper leur faim en faisant bouillir le cuir de leurs chaussures. Tant d'efforts furent inutiles. Il fallut enfin capituler. Les conditions furent honorables. Le maréchal exigeait le démantèlement de la place et une rançon de 40,000 livres pour ses soldats, mais il garantissait la vie et les biens aux hommes, l'honneur aux femmes, la liberté de conscience à tous. La capitulation fut observée. Tous les réfugiés purent regagner paisiblement leur domicile. Léry reçut même une escorte d'honneur. « Le maréchal commanda au capitaine Fontaine de me