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Page:Jean de Léry - Voyage au Brésil - Gaffarel vol 1, 1880.djvu/40

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Les sauvages façons des peuples et des Roys
Du pays incognu à ce grand Ptolomée.
Nous faisant veoir de quoy celle terre est ornée,
Les animaux divers errants parmy les boys,
Les combats tres-cruels, et les braves harnois
De ceste nation brusquement façonnée ;
Nous peignant ton retour du ciel Ameriquain,
Où tu te vis pressé d’une tres-aspre faim.
Mais telle faim, helas, ne fit si dure guerre,
Ni la faim de Juda, ni celle d’Israel,
Où la mere commit l’acte enorme et cruel,
Que celle qu’as ailleurs escrite de Sancerre.

 

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SONET A IEAN DE LERY
sur son Histoire de l’Amerique.


 
Malheur est bon (dit-on) à quelque chose,
Et des forfaits naissent les bonnes Loix.
De ce, Lery, l’on voit à ceste fois
Preuve certaine en ton Histoire enclose :
Fureur, mensonge et la guerre dispose
Villegagnon, Thevet, et le François,
A retarder de ta plume la voix,
Et les discours tant beaux qu’elle propose.
Mais ton labeur, d’un courage indomté,
Tous ces efforts enfin a surmonté ;
Et mieux paré devant tous il se range.
Comme cieux, terre, hommes et faits divers
Tu nous faits voir, ainsi par l’univers
Vole ton livre, et vive ta louange.

 

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