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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.3-1820.djvu/334

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LE PÈRE

.

Ô sort injurieux ! Des ennuis si cuisants,

M'étaient donc réservés pour la fin de mes ans.

Il n'était rien d'égal au repos de ma vie,

Mes biens étaient plus grands que n'étaient mon envie,

Les plus chéris du sort parlaient de mes plaisirs,

Et je ne trouvais plus d'objets à mes désirs ;

Faut-il qu'en ce bonheur une file indiscrète

S'oppose aveuglément au bien que je souhaite,

Cet esprit libertin, tout respect étouffant,

Rit des avis d'un père, et suit ceux d'un enfant.

N'as-tu rien découvert d'une telle entreprise,

Toi qui tenais sa vie en ta garde commise,

Qui ressens en effet, ou feins tant de douleur

N'as-tu pu divertir sa perte, et mon malheur ?

Connaissant son esprit, ta longue expérience,

Te devait conseiller un peu de défiance,

Tu voyais les ardeurs qu'elle a pour Dionys,

Et tu pouvais prévoir mes tourments infinis.

LA NOURRICE

.

J'expliquais ses regards, je lisais dans son âme,

Je croyais découvrir sa plus secrète flamme,

Mais las ! C'est bien l'esprit le plus dissimulé,

Qui des flammes d'amour ait encore brûlé ;

Elle ne me parlait, que de l'obéissance,

Dont elle honorerait l'auteur de sa naissance,