L'effort, vous en sera pénible, mais illustre.
D'une si noble ardeur, il accroîtra le lustre.
Tant s'en faut, cette épreuve est de tenir caché,
Un espoir, dont l'orgueil, vous serait reproché :
De vous taire, et n'admettre en votre confidence, [1545]
Que votre seul respect, avec votre prudence ;
Et pour le prix, enfin, du service important,
Qui rend sur tant de noms, votre nom éclatant
Allez en ma faveur ; demander à mon père,
Au lieu de votre hymen, la grâce de mon frère ; [1550]
Prévenir son arrêt, et par votre secours,
Faire tomber l'acier, prêt, à trancher ses jours ;
De cette épreuve, Duc, vos voeux sont-ils capables ?
Oui, Madame, et de plus, puisqu'ils sont si coupables,
Il vous sauront, encore, venger de leur orgueil, [1555]
Et tomber, avec moi, dans la nuit du cercueil.
Non, je vous le défends, laissez-moi mes vengeances,
Et si j'ai droit sur vous, observez mes défenses.
Elle s'en va.
Adieu, Duc.
Quel orage agite mon espoir !
Et quelle loi mon coeur, viens-tu de recevoir ! [1560]
Si j'ose l'adorer, je prends trop de licence,