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C'est peu, que pour un prince, une faute s'efface !
L'État qu'il doit régir, lui doit bien une grâce ;
Le seul sang de l'Infant, par son crime est versé,
Mais par son châtiment, tout l'État est blessé ; [1740]
Sa cause, quoiqu'injuste, est la cause publique !
Il n'est pas toujours bon, d'être trop politique,
Ce que veut tout l'État, se peut-il dénier ?
Et père, devez-vous, vous rendre le dernier ?
Scène VIII
Seigneur, d'un cri commun, toute le populace, [1745]
Parle en faveur du Prince, et demande sa grâce ;
Et surtout, un grand nombre, en la place amassé,
À d'un zèle indiscret, l'échafaud renversé ;
Et les larmes aux yeux, d'une commune envie,
Proteste de périr, ou lui sauver la vie ; [1750]
D'un même mouvement, et d'une même voix,
Tous le disent exempt, de la rigueur des lois ;
Et si cette chaleur, n'est bientôt apaisée,
Jamais sédition, ne fut plus disposée ;
En vain pour y mettre ordre, et pour les contenir, [1755]
J'ai voulu...
C'est assez, faites-le moi venir.
Ciel seconde nos voeux.