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C'est peu, que pour un prince, une faute s'efface !

L'État qu'il doit régir, lui doit bien une grâce ;

Le seul sang de l'Infant, par son crime est versé,

Mais par son châtiment, tout l'État est blessé ; [1740]

Sa cause, quoiqu'injuste, est la cause publique !

Il n'est pas toujours bon, d'être trop politique,

Ce que veut tout l'État, se peut-il dénier ?

Et père, devez-vous, vous rendre le dernier ?


Scène VIII

Octave, Le Roi, le Duc, Théodore, Cassandre, Léonor, Gardes.
OCTAVE, hors d'haleine.

Seigneur, d'un cri commun, toute le populace, [1745]

Parle en faveur du Prince, et demande sa grâce ;

Et surtout, un grand nombre, en la place amassé,

À d'un zèle indiscret, l'échafaud renversé ;

Et les larmes aux yeux, d'une commune envie,

Proteste de périr, ou lui sauver la vie ; [1750]

D'un même mouvement, et d'une même voix,

Tous le disent exempt, de la rigueur des lois ;

Et si cette chaleur, n'est bientôt apaisée,

Jamais sédition, ne fut plus disposée ;

En vain pour y mettre ordre, et pour les contenir, [1755]

J'ai voulu...

LE ROI, à Octave.

C'est assez, faites-le moi venir.

OCTAVE, va quérir le Prince.
LÉONOR

Ciel seconde nos voeux.