Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/374

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Voir, sans répugner, détruire ses maximes !

Voir un gouvernement, où tous ont intérêt,

Passer sans fondement, dans les mains qu'il vous plaît ;

Et sans ressentiment, pouvoir souffrir des chaînes,

Sur celles, qui par droit, doivent tenir les rênes ! [730]

Prendre sans bruit, tel joug, qu'il vous plaît lui donner,

C'est ce que ma raison, ne peut s'imaginer.

Dans l'étourdissement, qu'excite une surprise,

On peut souffrir l'effet, d'une grande entreprise ;

Mais la considérant, d'un esprit plus remis, [735]

On détruit s'il se peut, ce que l'on a permis ;

Un grand succès, produit, une grande disgrâce,

Et les choses bientôt, prennent une autre face ;

Le sort est inconstant, et le peuple est trompeur.

Syra

L'arrêt de Syroës, me lève cette peur. [740]

Et de ses Partisans, à l'ardeur amortie.

Mais, ayant intérêt, d'empêcher sa sortie,

Si mon repos t'est cher, et si de mes bienfaits,

Tu m'oses, aujourd'hui produire des effets,

(Comme de cet espoir, mon amitié se flatte) [745]

Embrasse ma fortune, ô ma chère Hormisdate,

Et dans mes intérêts entrant aveuglement,

D'un glorieux destin, fais-toi le fondement.

hormisdate

L'amour perd de son prix, quand on la sollicite,

Si la mienne, Madame, est de quelque mérite, [750]

Considérez-la nue, et ne l'intéressez,

Que par sa pureté, qui vous paraît assez.

Syra

Puis-je avoir confiance, au zèle de ton frère.

hormisdate