Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/391

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Ô détestable femme ! [1085]

artanasde

De vos jours innocents, devait couper la trame ;

Syroës

Ô Dieux !

artanasde

Et j'en ai l'ordre, à dessein accepté,

Craignant qu'un autre bras, ne l'eût exécuté ;

Elle a pressé ma soeur, avec toute l'instance,

Qui pouvait ébranler, la plus ferme constance, [1090]

Et nous devions, pour prix de ce grand attentat

Avoir si bonne part, aux emplois de l'État,

Que nous eussions pu tout, et qu'après sa personne,

Nul, n'eût tenu de rang, plus près de la Couronne ;

Mais ma soeur, opposant à cette ambition [1095]

La louable terreur, d'une noire action,

(Et frémissant d'horreur, d'une telle injustice)

N'a que pour l'abuser, accepté cet office ;

J'ai d'une même horreur, ce dessein détesté,

Et l'avis important à votre Majesté, [1100]

(Dont je connais, qu'enfin, la Perse doive dépendre)

J'ai cherché Palmyras, pour venir vous l'apprendre ;

Mais travaillant ailleurs, il s'en est défendu,

Par le mot de sa main, que je vous ai rendu.

Syroës

Artanasde, croyez, que ma reconnaissance, [1105]

Ne cessera jamais, qu'avecques ma puissance ;

Et que je saurai mieux, reconnaître un bienfait,

Que Syra n'a promis de payer un forfait ;

Gardez ces instruments, d'une implorable haine,