Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/396

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Et témoignant pour vous, des ardeurs infinies,

Vous a, comme les voix, les volontés unies ;

Admirez, quel bonheur, conduit notre projet ?

Deux Rois n'ont dans le Camp, trouvé pas un sujet ; [1220]

L'alarme s'est éteinte, aussitôt qu'allumée,

Et votre nom, tout seul, a mû toute l'armée ;

pharnace les amène, et tout le camp qui suit,

Vient de ce zèle ardent, vous demander le fruit ;

Syroës pleurant.

Que votre faste est vain, ô grandeurs souveraines, [1225]

S'il peut si tôt changer, des Sceptres, en des chaînes.

Sardarigue

Goûtez mieux la faveur d'un changement si prompt,

N'en soyez pas ingrat, aux Dieux, qui vous la font.

Syroës

Sardarigue, souffrez, que ma douleur vous marque,

Les sentiments d'un fils, parmi ceux d'un Monarque ; [1230]

Et plaigne un père aux fers, qui régnait aujourd'hui ;

Sardarigue

Il vous a plus produit, pour l'État que pour lui ;

Considérez son crime, et non pas sa misère,

Et père de l'État, ne plaignez point un père ;

À qui laisse languir, l'effet d'un grand dessein, [1235]

Le temps peut arracher, les armes de la main ;

Et les faire passer, en celle du coupable ;

Quand de le prévenir, on s'est fait incapable ;

Le fera-t-on entrer ?

Syroës pleurant.

Attendez, laissez-moi,

Reprendre auparavant des sentiments de Roi, [1240]

Puisqu'il faut étouffer la pitié qui