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Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/400

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Quel objet de respect, l'ennemi de ma mère !

palmyras

Votre mère, plutôt, m'a toujours été chère !

Narsée

Vous la faites, du moins garder avec grand soin.

palmyras

Je m'expliquerai mieux, quand il sera besoin.

Narsée

Enfin, tout mon crédit, ô déplorable Reine, [1295]

De vos persécuteurs, ne peut vaincre la haine ;

Et pour toute réponse, aux plaintes que je perds,

On dit, qu'on vous chérit, quand on vous tient aux fers ;

Ô barbare amitié, qui produit le servage ?

Dont les pleurs sont un fruit, et les chaînes un gage. [1300]

palmyras

Ni la mort de Syra, ni sa captivité,

N'importe en rien, Madame, à votre Majesté ;

Narsée

Ha ! comment contenir, la douleur qui m'emporte.

La prison de Syra, ni sa mort ne m'importe.

Qui m'ose proposer, cette fausse vertu, [1305]

Dans les flancs d'une femme, a-t-il été conçu ?

On naissant, suça-t-il, au sein d'une Lionne,

Les cruels, sentiments, que mon malheur lui donne ?

palmyras

Votre ennui m'attendrit ; ô Nature, il est temps,

Que tu mettes au jour, un secret de vingt ans ; [1310]

Que tu sois révérée, au sang, où tu dois l'être,

Et qu'aux yeux de sa Fille, un Père ose paraître ?