Scène VI
palmyras
Vous oubliez, que Palmyras, Pharnace, [1645]
Et tout votre Conseil, aillent tenir leur place.
Et se charger des fers, qu'ils leur ont fait porter ;
Et ce sera beaucoup de vous en exempter ;
Oui, oui, ne croyez pas, sans péril de la vôtre,
Leur conserver la vie, et hasarder la nôtre ; [1650]
Nous n'éviterons pas, les traits de leur courroux,
Mais craignez que ces traits, n'aillent jusques à vous ;
Comme ils devront le jour, moins à votre tendresse,
Qu'à votre défiance, et qu'à votre faiblesse ;
Syra, par le passé redoutant l'avenir, [1655]
Politique qu'elle est, saura vous prévenir ;
Et donnera bon ordre, à ce que la couronne,
Ne pèze plus au front, qui sitôt l'abandonne.
Syroës
Je n'ai pu mieux défendre un coeur irrésolu,
Où le sang, a repris, un Empire absolu ; [1660]
Vous deviez imposer silence, à la Nature,
Qui contre vos avis, secrètement murmure ;
Et me fait préférer le péril d'une mort,
À l'inhumanité, d'un si Barbare effort.
Il faut pour tant de force, une vertu trop dure. [1665]
pharnace
N'augurons point, Seigneur, de sinistre aventure ;
Le trône tombera, devant votre débris,