Page:Jean de Rotrou-Oeuvres Vol.5-1820.djvu/418

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L'éclat qui me jaillit de ma condition,

Me procura l'honneur de votre affection ;

Je suis sinon sa fille, au moins sa créature,

Et du moins à ses soins, je dois ma nourriture ; [1690]

Mais la voyant, en pleurs, sur le corps de son fils,

Appeler les destins, et les Dieux ennemis,

À ce triste spectacle, interdite éplorée,

Sans pouvoir dire un mot, je me suis retirée,

Et j'ai vu qu'on portait le vase empoisonné, [1695]

Que pour son châtiment, vous avez ordonné.


Scène VIII

Sardarigue, Syroës, Palmyras, Pharnace, Gardes

Sardarigue

Ha Sire ! Malgré vous, le destin de la Perse,

Vous protège, et détruit, tout ce qui vous traverse.

Syroës

Qu'est-ce, encor ?

Sardarigue

Cosroës, rentre dans la prison,

Ayant vu que la Reine, y prenait le poison ; [1700]

Prompt, et trompant les soins, et les yeux de la troupe,

Avant qu'elle eût tout pris, s'est saisi de la coupe,

Et buvant ce qui reste, il faut (nous a-t-il dit,

Voyant d'un oeil troublé, Syra rendre l'esprit,

Et nager dans son sang, Mardesane sans vie,) [1705]

Il faut du sort de Perse, assouvir la furie,

Accorder à mon Père, un tribut qu'il attend,

Laisser à Syroës, le trône qu'il prétend,