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Il appartenait à une ancienne famille appelée Del Cange, dont plusieurs membres furent successivement échevins de cette ville[1]. On trouve un Gérard Del Cange remplissant ces fonctions en 1260 et 1261. L’un des fils de ce Gérard, Gilles, fut échevin dès 1292, puis bourgmestre de Liège en 1304. Le père de notre chroniqueur, fils de cet échevin et appelé aussi Gilles, est le premier, semble-t-il, qui porta le surnom de Le Bel ; il fit également partie de l’échevinage. Ses armes étaient de gueules, à quatre griffes de lion d’or.

La mère de Jean le Bel, ainsi que nous l’apprend Jacques de Hemricourt[2], sortait d’une des grandes familles du pays ; elle était fille de Henri Cossent et petite-fille, par sa mère, de Renier de Thys.

Jean le Bel eut deux frères et une sœur. L’un de ses frères, Henri le Bel, chevalier, devint échevin de Liège ; l’autre, Gilles le Bel, fut chanoine de l’église Saint-Jean-Baptiste ; sa sœur épousa Humbert de Bernamont, chevalier. Tels sont les principaux renseignements que l’on possède sur la famille de l’auteur de ces chroniques.

Sur sa jeunesse, on ne connaît rien. À quelle date entra-t-il dans l’Église et devint-il chanoine de Saint-Lambert de Liège ? Aucun document ne nous l’apprend. Cependant, c’est lui, probablement, que nous voyons figurer parmi les témoins de la paix d’Angleur conclue le 14 février 1313 (n. st.) entre le chapitre de Saint-Lambert et ses partisans, d’une part, et ceux des bourgeois de Liège qui

  1. Kervyn de Lettenhove, Œuvres de Froissart, t. XXII, p. 54 et 55. Voir aussi, sur les ancêtres de Jean le Bel, Jean d’Outremeuse, ly Myreur des histors ; éd. Stanislas Bormans, t. IV, p. 414.
  2. Kervyn de Lettenhove, loc. cit.