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INTRODUCTION. xiij

blèrent la France à la suite de la bataille de Poitiers, il revient à son héros ^ : « Bien est heure de retourner à l’istoire du noble roy Edowart, dont longuement me suys teu. » Une seule fois encore, il se permet une digression étrangère à Edouard III et aux péripéties de la guerre de Cent ans pour rapporter un fait important concernant sa patrie. C’est au chapitre Lxxvm, qu’il consacre tout entier à la guerre qui éclata entre l’évêque de Liège, Engilbert de la Marck, et les habitants des villes de Huy et de Liège. Mais, à part ce chapitre, Jean le Bel ne s’écarte plus de son sujet, et expose successivement jusqu’à la fin de sa chronique les faits intéressant Edouard III et la France. Il est à remarquer, comme nous l’établirons surtout en recherchant à quelle date elle fut composée, que les derniers chapitres, écrits à une époque peu éloignée des événements qui y sont rapportés, sont inférieurs comme composition au reste de la chronique et surtout à la première partie. Les transitions sont peu ménagées et les expressions de : « En ce temps », « Assez tost aprez », « D’aultre part », etc., reviennent souvent sous la plume de Jean le Bel. On sent qu’il ne voit plus les événements dans une perspective déjà un peu lointaine, lui permettant de les grouper avec harmonie. Au fur et à mesure que les informations lui arrivent, il les consigne ; mais si dans cette" partie sa chronique perd au point de vue de la composition et de la manière de présenter les faits, elle gagne en précision. Les dates sont données beaucoup plus fréquemment dans les quinze ou vingt derniers chapitres environ que dans les précédents, et les erreurs au point de vue chronologique sont plus rares.

1. T. II, p. 287.