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Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/187

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MAXIMES DES GRANDS MORALISTES

— Qu’est-ce que ça peut bien nous fiche ! — lança Échalote.

— Rien du tout, — bafouilla le Biterrois en manière d’excuse pour son inutile objection.

On fit les honneurs de l’appartement à Lolotte et, afin qu’il se sentît tout à fait chez lui, on lui confectionna une niche dans un carton à chapeau.

— Comme ce sera amusant ! Il est si petit, — déclara Échalote, — que je pourrai l’emmener avec moi partout.

Dès l’instant où Lolotte eut la bonne fortune de tomber entre les mains de la veuve Victor, l’existence fut pour lui un tourbillon de fêtes. Le matin, à la brasserie, il déjeunait de choucroute et de pickles ; l’après-midi, dissimulé dans une des poches de M. Masespatat-Quantébist, on le trimballait du rayon de la parfumerie des Galeries Farfouillettes à celui des chapeaux du Panier Fleuri, après quoi on le hissait dans un fiacre à moins qu’on l’engouffrât dans le métro. Il arrivait encore que Lolotte fît son boulevard à l’heure opaline et goûtât, emmi les estaminets, à l’absinthe, tueuse de vers. Enfin il dînait dans les restaurants chics, allait de temps en temps au concert et soupait, ces nuits-là, en d’étranges abbayes.

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