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Page:Jeanne Landre-Echalote et ses amants 1909.djvu/160

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échalote et ses amants

régisseur, après un solo de petite flûte, la toile s’enroulait jusqu’aux cintres, Échalote-Mominette apparaissait, nimbée de lumière électrique et, immédiatement, au diapason de la crécelle, piaillait en gesticulant :

Si vous n’savez pas c’que c’est
Qu’un’ p’tit’ femm’ qu’a pas d’corset,
Regardez mon maintien,
Mon chic très parisien.
Rien qu’en me voyant passer
Les homm’s commenc’nt à s’trémousser.
À moi les fêt’s et les conquêtes,
J’suis la môme, la Mominette.

Des bravos nourris, voire engraissés par M. Plusch et ses amis, accompagnaient les ritournelles des cuivres et, à la suite du quatrième et dernier refrain, qui se terminait par une invite aux messieurs présents à venir pincer

Les jamb’s et la taill’ si bien faites
De la môme, d’la Mominette.

ce fut, de la part de certains spectateurs habilement semés, un délire d’applaudissements et de rappels.

M. Bouci piétinait avec fracas, le docteur Benoît tapait de la canne, le Petit Vieux de la Plaine Monceau, levé dans un transport d’enthousiasme, cognait son fauteuil à bascule sur son support de fer, l’Homme au Supplice Indien battait ses paumes à en faire éclater la peau, M. Schameusse, ayant dé-

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