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massacre de Vassy 1, M eaux 2 et trop d’autres ; quant aux Princes, aux monopoles 3 faicts contre le feu Boy, mon mary ; la prison de Monsieur le Prince, son Irère, à Orléans* ; sa dernière poursuitte de fresche mémoire 5 ;

1. — Le dimanche, 1er mars 1562, le duc de Guise passant avec son escorte à Vassy à l’heure du prêche, ses gens se prirent de querelle avec les réformés et égorgèrent la plu|art des fidèles. Le retentissement de cette échaufourée fortuite fut immense et détermina la première guerre civile. Le parti huguenot a été fort injuste vis à vis du duc de Guise en transformant le massacre de Vassy en un guet à pens prémédité et froidement exécuté ; le parti catholique non moins injuste en le traitant de collision sans importance, qui ne méritait ni répression ni mesine de blâme. Nous avons raconté, d’après des documents nouveaux, ce triste incident de nos guerres civiles dans Antoine de Bourbon et Jeanne d’Albret, t. iv, p. 108.

2. — Jeanne d’Albret a voulu probablement désigner ici les massacres de Sens qui suivirent de près ceux de Vassy. A Meaux il n’y eut que des troubles. A la suite de quelques pillages d’église, le parlement de Paris rendit, le 30 juin et le 13 juillet 1562, un arrêt contre les réformés de Meaux. Joachim de Moulue de Lioux, frère de l’auteur des Commentaires, se rendit à Meaux le 25 juillet, rétablit l’exercice de la religion catholique, et, le 6 août, désarma les Huguenots. Ceux qui ne voulurent déposer leurs armes sortirent de la ville au nombre de 400 pour aller rejoindre le prince de Condé. Mais ils furent défaits dans la campagne par les paysans soulevés et périrent presque tous. Tel est le* récit de Thou (liv. xxxi, édit. de 1740, t. m, p. 207).

3. — Monopoles, intrigues. Ce mot est employé dans ce sens par Pasquier et par Brantôme.

4. — Arrestation du prince de Condé à Orléans le 30 octobre 1560. Voyez plus haut.

5. — Ordres d’arrestation du prince de Condé, qui motivèrent la fuite de Noyers.