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Page:Jerome - Œuvres complètes, trad. Bareille, tome 9, 1881.djvu/464

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des prêtres de l’Église qui offrent avec négligence leurs victimes au Seigneur. Si nous l’entendons ainsi, il faudra donc aussi que les victimes soient transportées de l’Église à une autre religion, et de môme que l’Évangile a succédé à la loi, ainsi succédera à l’Évangile un ordre de choses que l’avenir ne contient pas. C’est aussi changer les saintes Écritures en une table du Seigneur déshonorée, que de les entendre autrement qu’elles ne sont écrites.

« Maudit le trompeur qui a dans son troupeau une bête saine et qui, l’ayant vouée au Seigneur, en immole une malade au Seigneur ; car je suis le grand roi, dit le Seigneur des armées, et mon nom est redouté parmi les nations. Et voici maintenant ce que j’ai ordre de vous dire, ô prêtres : Si vous ne voulez pas l’entendre, et si vous ne voulez pas le mettre sur votre cœur pour rendre gloire à mon nom, dit le Seigneur des armées, j’enverrai sur vous la disette ; et je maudirai vos bénédictions et je les maudirai, parce que vous n’avez point placé mes paroles sur votre cœur. » Mal. 2, 1-2. Les Septante : « Et maudit celui qui était puissant et avait dans son troupeau une bête saine et, l’ayant vouée au Seigneur, lui en immole une malade, parce que je suis le grand roi, dit le Seigneur tout-puissant, et mon nom est illustre parmi les nations. Et maintenant voici ce que j’ai ordre de vous dire : ô prêtres, si vous n’écoutez pas et si vous ne disposez pas vos cœurs pour rendre gloire h mon nom, dit le Seigneur tout-puissant, j’enverrai la malédiction sur vous, et je maudirai votre bénédiction et la maudirai, et je détruirai votre bénédiction ÷ et il n’y en aura pas pour vous, parce que vous n’avez pas placé mes paroles dans votre cœur. » Ceci : « Et je détruirai votre bénédiction », a été ajouté par les Septante et ne se trouve point dans l’hébreu. Tout ce que l’esprit humain peut trouver pour excuser son péché et s’en faire une défense pour sa vaine satisfaction, la parole divine le prévoit, le détruit et le condamne. Voici le sens : Quoique vous offriez ce qui est aveugle, boiteux et malade, et que ce ne soit même pas de vos biens, mais le fruit de vos rapines, et un butin fait sur l’épargne et les pleurs des malheureux, vous dites : Nous offrons de notre travail et de notre pauvreté ce que nous avons ; c’est pourquoi je parle en général, pour vous livrer aux reproches de votre propre conscience. Vous prétextez la pauvreté, le dommage de la captivité, l’insuffisance de votre avoir ; écoutez ce que j’ajoute : Maudit le trompeur qui a dans son troupeau un mâle, et qui, faisant un vœu, en immole un malade au Seigneur ! Si tu n’as point de mâle, la malédiction ne t’atteint pas. En tenant ce langage,