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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/145

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madame d’youville

monies saintes. Elle était admirablement secondée dans tous ses travaux par ses compagnes, soutenues et animées par son exemple, et quand, en 1754, elle fit élever un mur tout autour de sa propriété pour la mettre à l’abri du regard des passants et parfois même de leurs malveillances, les sœurs aidèrent les maçons, montèrent elles-mêmes les seaux de mortier et portèrent dans leurs tabliers les pierres destinées à la construction.

La vertu, comme le vice, a sa contagion ; le zèle de la fondatrice et de ses filles entraîna les personnes étrangères à les aider de leur bourse ou de leur travail. On venait de tous côtés offrir des journées de corvée aux sœurs ; on se faisait un honneur de travailler pour ces admirables servantes des pauvres et de diminuer par là leurs dépenses.

Mme d’Youville put ainsi faire entourer sa grande propriété d’un mur qui avait au delà de trois mille pieds ; elle jeta les fondements d’une chapelle, devenue nécessaire à cause du grand nombre de pauvres qu’elle logeait. Ces différentes constructions ne lui coûtèrent que 14000 livres, faible somme, si l’on considère les grandes réparations exécutées sous sa surveillance et les nouvelles bâtisses qu’elle ajouta à l’Hôpital.

Disons encore, avant de terminer l’énumération des différents travaux inventés ou entrepris par son industrie, que Mme d’Youville avait réussi à se faire,