mieux faire que de la citer : « Depuis 1755, » dit M. Garneau, « toutes les calamités qui peuvent frapper un peuple se sont réunies pour accabler les Canadiens. La guerre, la famine, les dévastations, la conquête, le despotisme civil et militaire, la privation des droits politiques, l’abolition des constitutions et des lois anciennes, tous les maux se sont appesantis sur notre pays dans l’espace d’un demi-siècle. On devait croire que ce peuple canadien si jeune, si petit, disparaîtrait dans ces longues et terribles tempêtes soulevées par les plus grandes nations de l’Europe et de l’Amérique et que, semblable à l’esquif qui s’engloutit sous les flots, il ne laisserait aucune trace après lui. Abandonné, oublié par la mère-patrie, pour laquelle son nom est devenu peut-être un remords, connu à peine des autres nations, dont il n’a pu exciter les puissantes sympathies, il a combattu seul toutes les tentatives faites contre son existence, et il s’est maintenu, à la surprise de ses oppresseurs vaincus et découragés. Admirable de persévérance, de courage et de résignation, il n’a jamais un moment cessé d’espérer. Fidèle à la religion de ses pères, révérant toutes les lois qu’ils lui ont laissées en héritage et chérissant la langue dont l’harmonie a frappé son oreille au berceau, pas un seul Canadien-Français, de père et de mère, n’a encore dans le Bas-Canada désavoué ces trois grands symboles
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