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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/180

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dont on se servait communément dans le pays, car elle faisait tous ses voyages en charrette. »

À l’exemple de leur vénérée mère, les filles de Mme d’Youville firent, à Châteauguay comme à Ville-Marie, des choses héroïques et, lorsqu’il s’agit de commencer à défricher l’endroit désigné pour le nouveau moulin, la sœur Thaumur La Source, qui surveillait les travaux, voulut abattre elle-même le premier arbre de la forêt, appelant plusieurs fois à son secours la force et l’espérance du chrétien par cette invocation : « O crux, ave ! »

Que de fois les filles de la digne et sainte fondatrice ont dû la bénir de leur avoir acquis cette île aux coteaux verdoyants, véritable oasis qui leur permet d’aller refaire leurs forces épuisées au sein de ces bois et de ces champs baignés par les ondes du grand fleuve, dans le calme d’une solitude à la fois religieuse et champêtre !

La communauté et les pauvres ont encore bénéficié de la richesse et des produits d’une ferme bien cultivée, tandis que les moulins devenaient une véritable providence pour les dépenses de la maison.

Le manoir de Châteauguay devait avoir un autre but et rendre d’autres services aux filles de la Vénérable Mère d’Youville.

Le caveau, construit dans la crypte de l’église de l’Hôpital Général actuel et destiné à la sépulture des sœurs défuntes, vient d’être fermé à la communauté ; quelques tombes seulement ont été réservées