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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/185

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madame d’youville

Le 14 décembre, la malade fit son testament, dans lequel elle demanda à sa communauté et aux pauvres de sa maison de prier pour le repos de son âme, et se recommanda à Dieu le Père, le suppliant, par les mérites infinis de Notre-Seigneur, de lui pardonner ses péchés et de l’admettre au ciel. Elle s’adressa à la Très-Sainte-Vierge et aux saints pour obtenir cette grâce.

Elle légua tous ses biens aux pauvres, et cependant elle restait mère, tout en étant religieuse, et n’oublia pas ses deux fils. Elle demanda à ses filles de les garder jusqu’à leur mort, si toutefois ils voulaient venir mourir à l’Hôpital.[1]

Les sœurs, voyant la gravité de l’état de leur mère, demandaient à tous ceux qui venaient à l’hospice de vouloir bien s’unir à elles pour obtenir du ciel, par leurs prières, la guérison de celle qu’elles vénéraient si profondément.

Onze jours s’étaient écoulés depuis la dernière attaque qui avait frappé Mme d’Youville. Elle s’était confessée et elle devait recevoir la sainte communion le lendemain matin. Une de ses nièces, Mme Bénac, qui était très assidue auprès d’elle, entrant dans sa chambre, lui annonça qu’elle passerait cette nuit avec elle. « Oh ! cette nuit, je n’y serai plus, » dit

  1. Cette demande fut plus tard exaucée pour l’un d’eux, M. François d’Youville se retira chez les Sœurs Grises et reçut d’elles les soins les plus attentifs. Il mourut en 1778, après de longues et vives souffrances, âgé de cinquante-trois ans, et fut inhumé dans l’église de l’Hôpital, auprès de sa mère.