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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/220

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vie de

Cette espérance la portait à demander cette grâce, ces lumières qui sont le commencement du bonheur sans fin qui attend l’âme fidèle aux rivages de l’éternité.

En attendant la possession de Dieu au ciel, Mme d’Youville tâchait de vivre le plus possible en union avec son divin époux par une prière constante ; elle puisait dans l’oraison la grande force qui assurait le succès de ses œuvres et lui donnait la résignation et l’abandon parfait de tout son être à la volonté de son Créateur. « J’admire votre confiance en la Providence, » lui écrivait M. Montgolfier, « j’en ai connu des traits marqués depuis que j’ai l’honneur de vous connaître. »

Grâce à cette grande confiance en Dieu, on a vu Mme d’Youville souffrir les insultes, la calomnie et les maladies, acquitter les lourdes dettes de l’Hôpital, subir l’opposition des autorités, et malgré tout cela jeter les fondements d’une église, agrandir sa maison, entourer sa propriété d’un mur de trois mille six cents pieds de tour, subir deux incendies et, après le dernier, rebâtir l’Hôpital sur un plan plus vaste, nourrir et loger un nombre de pauvres qui augmentait chaque année, soigner les blessés et les prisonniers malades, aller porter en dehors de chez elle des secours aux sauvages atteints de la petite vérole, trouver le moyen de les recueillir et de les soigner chez elle, adopter les enfants trouvés, les incurables, les insensés, recevoir les femmes déchues et