donnèrent le nom de Mont-Sainte-Croix. Ce fut le 7 octobre 1871 qu’elles quittèrent leur chère maison, l’ancien hôpital des Frères Charon. Bien des larmes furent versées au moment de ce départ, surtout par les sœurs anciennes : les lieux où ont vécu ceux que nous avons aimés ne sont-ils pas comme imprégnés de leur souvenir ?
Le génie charitable de Mme d’Youville avait, comme nous l’avons vu, créé bien des industries pour assurer des ressources à sa maison. Les Sœurs Grises avaient continué ces anciens travaux tant qu’elles avaient habité le premier Hôpital. Une fois rendues dans leur nouvel établissement, elles purent s’installer plus à l’aise et consacrer à leurs différents ateliers tout l’espace que requièrent aujourd’hui les notions du progrès moderne. On fait encore, chez les Sœurs Grises, comme au temps de la fondatrice, des hosties et des cierges ; on y brode toujours, avec le même soin et la même perfection, les ornements destinés au culte ; les reliques sont enchâssées avec un art remarquable, et les fleurs artificielles y sont fabriquées avec une perfection qui pourrait tromper l’œil le plus exercé.
À ces industries les Sœurs Grises ont ajouté une imprimerie et un atelier de reliure outillés de la façon la plus moderne. Une buanderie, une cordonnerie, des machines à coudre, etc., mises en mouvement par la vapeur, permettent de donner de l’emploi à chaque personne de ce vaste établissement, et,