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ment gémir. C’est tout ce que nous pouvons faire sur le triste état où se trouve cette monarchie, autrefois si brillante et si florissante. Je souhaite de tout mon cœur que la paix et la tranquillité succèdent promptement à ce furieux orage. »[1]

Une autre tristesse pour le cœur de la Mère Despins fut la maladie de M. Montgolfier qui, à cause de son grand âge, avait été obligé de donner sa démission de supérieur du Séminaire. Ce digne prêtre avait connu M. Normant et lui avait succédé comme supérieur de la communauté. Il avait été le confident et le conseiller de Mme d’Youville et il portait à la jeune communauté des Sœurs Grises un bien vif intérêt. La Mère Despins eut la douleur de le voir mourir, le 27 août 1791. Il avait alors soixante-dix-huit ans ; il en avait consacré quarante au bien de la colonie.

Elle ne tarda pas à le suivre dans la tombe.

Atteinte d’une maladie de poitrine qui la fit longtemps souffrir, elle fut un sujet de grande édification pour ses filles par la pratique généreuse de la patience et de l’abandon à la volonté divine. Ayant eu la consolation de pouvoir parler jusqu’au dernier moment, elle put entretenir ses sœurs de toutes les vertus de leur état et leur rappeler les saintes recommandations de leur Vénérable Mère… Elle reçut avec une piété admirable tous les sacrements et s’é-

  1. Archives : lettre du 17 octobre 1791.