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madame d’youville

parents aisés et se nommait Marguerite-Dorothée Trottier de Beaubien.

Entrée au noviciat le 12 juillet 1816, elle n’était âgée que de dix-huit ans lorsqu’elle fit profession, le 17 juillet 1818.

Nature franche et loyale, elle alliait à un caractère doux et aimable une grande simplicité. Plutôt portée à obéir qu’à commander, elle laissait aux autres toute la latitude possible dans les différents offices de la maison. Loin d’agir comme certaines natures mesquines qui semblent regretter les dons que Dieu a départis à d’autres, elle se plaisait à mettre en relief les différents talents de ses filles, tandis qu’elle cherchait à s’effacer et qu’elle renvoyait même à l’économe et aux autres dignitaires tout le succès qu’elle avait pu obtenir.

Deux traits principaux l’ont distinguée : son immense charité et son zèle pour les missions sauvages. Elle prenait plaisir à venir en aide aux missionnaires, à leur faciliter les moyens d’étendre le champ de leur apostolat, et plusieurs fois elle est venue au secours des malheureux dans des temps de disette et de misère. En 1834, la récolte ayant manqué, elle fit distribuer du blé à tous les pauvres de Châteauguay, et en 1842, à Montréal, la misère ayant été très grande, elle fit augmenter les restes de la maison avec une telle abondance que la sœur chargée de la dépense put nourrir cent familles avec les reliefs de l’Hôpital. Les annales témoignent que la maison ne fut pas appau-