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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/335

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madame d’youville

calme. « Quelle femme admirable ! » dit-il en sortant, et il éclata en sanglots.

La Mère Slocombe, en se trouvant seule avec ses sœurs, leva les mains et les yeux au ciel et s’écria avec un accent qui n’a jamais été oublié : « Mon Dieu, que votre sainte volonté soit faite ! »

Mgr Bourget, informé de la maladie si grave de la vénérée supérieure, vint offrir à la communauté quelques paroles de sympathie et de consolation. Sa Grandeur comprenait l’immense douleur des Sœurs Grises, ayant eu en maintes circonstances l’occasion d’apprécier les rares vertus dont cette bonne Mère était douée.

Il donna lui-même le saint Viatique à la mourante, qui le reçut avec sa ferveur ordinaire, en présence de ses sœurs réunies autour d’elle et qu’un si brusque et si soudain dénouement rendait muettes de stupeur. Après quelques instants de prière et d’adoration, la Mère Slocombe prit son crucifix, le baisa avec respect et, l’élevant de ses mains mourantes en le tournant du côté de ses sœurs, elle dit : « Voilà mon unique espérance, je n’en ai jamais eu d’autre ! » Puis, après avoir jeté un dernier regard ! sur ses filles, elle expira. C’était le samedi, 22 juin, à huit heures et dix minutes du soir. Comme à la mort de la Vénérable fondatrice, toutes s’écriaient : « Nous avons perdu la meilleure des mères ; il n’y a plus de Mère Slocombe pour nous ! »