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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/349

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madame d’youville

d’entre vous seraient disposées à venir à la Rivière-Rouge ? » Aucune ne répondit ; cependant l’évêque quitta la communauté rempli d’espérance.

Déjà en 1818, longtemps avant la visite de Mgr Provencher, une des anciennes religieuses de cette communauté, Sœur Prudhomme, décédée à soixante-treize ans laissant une grande réputation de vertu, s’était plue à dire que ses sœurs iraient à la Rivière-Rouge ; elle avait même précisé l’époque : « Ce n’est pas la génération actuelle, » avait-elle dit en montrant les novices de ce temps, « qui ira dans ce pays, mais celle qui doit suivre. » Et un jour qu’une jeune fille venait faire visite à la Mère Coutlée, alors supérieure, la Sœur Prudhomme, mettant la main sur la tête de la visiteuse, dit : « Ma Mère, cette enfant vous fera une missionnaire pour la Rivière-Rouge. » C’était la Sœur Lagrave, qui fit ensuite son entrée au noviciat, en 1821, et qui fut plus tard une des premières missionnaires du Nord-Ouest.

Mgr de Québec ayant approuvé la démarche de Mgr Provencher auprès des Sœurs Grises et ayant promis quelques secours d’argent, l’évêque de Saint-Boniface fit sa demande officielle à la révérende Mère Élisabeth Forbes-McMullen, supérieure. Cette demande ayant été soumise à la communauté, quatorze religieuses, sur les trente-huit du couvent, s’offrirent spontanément pour cet exil pénible. Quatre d’entre elles furent choisies pour aller aider le digne évêque dans son diocèse ; ce furent : Sœur Marie-Louise