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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/355

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madame d’youville

réparés. Dans les endroits où les rivières n’étaient pas navigables, il fallait faire des portages. Les bateliers prenaient alors sur leur dos canots et bagages, et chaque homme de l’expédition devait porter une charge de deux cents livres. Ces portages étaient évités, lorsque les rapides étaient peu considérables, en franchissant ceux-ci à la cordelle. Les bateliers se mettaient alors à l’eau et tiraient les canots au moyen d’une longue corde. Ce mode n’était pas sans danger, les canots étant quelquefois suspendus comme par un fil au-dessus de l’abîme. Lorsqu’il y avait portage, les passagers faisaient le trajet à pied ; les sœurs avaient ainsi de longues distances à parcourir, portant chacune son sac de voyage.

Laissant la rivière Ottawa pour la Mattawan, un de ses affluents, les missionnaires prirent ensuite la rivière à la Vase jusqu’au lac Nipissing, puis la rivière des Français jusqu’au lac Huron, où elles firent leur première halte sur une île située en plein lac. Elles purent de là écrire leurs premières lettres à la maison-mère.

« Qu’il m’en a coûté, » écrivait la Sœur Saint-Joseph, « de quitter la communauté ! Le 23 avril ne s’effacera jamais de ma mémoire. Je ne sais qui m’a soutenue, au matin du 24, quand nous avons fait nos adieux. Je me console de mon exil dans ce pays lointain en pensant que je puis m’unir toujours à