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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/368

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vie de

aux femmes et même aux hommes, avides d’entendre ces paroles qui préparent l’apostolat du prêtre.

Mais ils étaient rares, les prêtres, dans ces lointaines missions. Un évêque et cinq prêtres, voilà l’Église du Nord-Ouest à cette époque ! M. Mayrand demeurait à l’évêché ; M. Belcourt parcourait le lac Manitoba ; M. Thibault était allé fonder la mission du lac Sainte-Anne ; M. Bourassa demeurait à la Rivière à la Paix, et M. Laflèche devait partir pour la mission du Pads.

Le 25 août 1845 arrivaient le P. Aubert, oblat, et un jeune sous-diacre, le Frère Taché, le futur archevêque de Saint-Boniface. Au premier abord, Mgr Provencher fut désappointé de ne voir arriver qu’un prêtre ; mais il ne tarda pas à reconnaître dans le jeune sous-diacre un sujet distingué, doué de rares talents, et il écrivait bientôt à l’évêque de Québec : « Des Taché et des Laflèche, vous pouvez m’en envoyer sans crainte. »

Le 12 octobre, le jeune oblat recevait l’onction sacerdotale de Mgr Provencher et prononçait ses vœux devant son supérieur, le R. P. Aubert. Ils partaient peu après tous deux, l’un pour l’île à la Crosse, l’autre pour le lac des Esclaves.

Une épidémie qui se déclara cette même année donna aux Sœurs de la Charité l’occasion de se dévouer ; la jeune Sœur Connolly, connaissant la langue du pays, n’épargna ni ses pas ni ses veilles, et Sœur Lagrave devint le médecin de la contrée. Ses talents d’hospitalière furent si connus et appréciés