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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/373

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madame d’youville

demeures à la fureur des eaux ; l’inondation continua jusqu’au 19 mai, emportant dans sa furie maisons et bâtiments, etc… Nous nous sommes réfugiées au second étage. La chapelle était inondée, la messe se disait dans le jubé. Le vent souffla si fort dans la nuit du 12 au 13 que toute la maison en fut ébranlée, et le 18 les portes étaient enfoncées, et ce ne fut que le 6 juin que l’on put sortir de la maison. »

La population était à peine remise de l’alerte causée par cette inondation lorsque le jeune coadjuteur arriva à Saint-Boniface, le 4 juillet, accompagné du P. Grollier et d’un nouveau missionnaire qui devait immortaliser son nom dans le pays, le P. Lacombe. Le jeune évêque partit presque aussitôt pour l’île à la Crosse ; il ne devait plus revoir Mgr Provencher, qui mourut onze mois plus tard, regretté de tous ceux qui l’avaient connu. La douleur des sœurs fut immense. Mgr Taché leur écrivait, du Portage de la Loche, le 26 juillet 1853, les lignes suivantes : « Le coup fatal qui vient de vous frapper nous est trop sensible à tous pour que nous n’en ressentions pas longtemps les suites pénibles : vous êtes orphelines, mes bonnes sœurs, vous ne sauriez apprécier assez la tendresse toute paternelle de celui que nous pleurons. Celui qui le remplace n’a pas, sans doute, ses vertus, mais il a bien pour vous la même tendresse et la même reconnaissance pour le bien que vous