lins, surtout les petites filles… La religion a sans doute porté remède à cette coutume barbare, mais il se présente assez souvent de ces cas d’infanticide. Une mère venait de mettre une petite fille au monde ; elle la regarde avec dédain et lui dit : Ton père m’a abandonnée, je ne prendrai pas la peine de te nourrir. Aussitôt elle la jette hors de sa hutte, la couvre d’une grande peau, l’étouffe et la jette à la voirie.
« Une autre, marchant dehors, dit à son enfant : Ton père est mort ; qui te nourrira ? Elle fait un trou dans la neige, y enterre son enfant et poursuit son chemin.
« Pendant une épidémie, un sauvage perdit sa femme et trois de ses enfants. Il lui en restait un, le plus jeune, encore au maillot. Après l’avoir porté deux ou trois jours, il se fatigua d’avoir à lui donner les soins que réclame un enfant au berceau, il le suspendit à une branche d’arbre et l’abandonna. »
Après avoir voyagé pendant deux mois à travers mille dangers, après avoir essuyé les fatigues inséparables de ces longs voyages, à la pluie battante, secouées dans de lourdes charrettes traînées par des bœufs, fait des portages dangereux, l’assistante générale, Sœur Charlebois, dans une visite faite en 1880 aux missions du lac Labiche et de Saint-Albert, rend ainsi compte de ses impressions : « Depuis, » dit-elle, « que je vois le bien réalisé par nos chères sœurs, com-