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Page:Jetté - Vie de la vénérable mère d'Youville, 1900.djvu/40

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vie de

de la famille Dufrost de La Jemmerais. C’est la pierre sacrée de l’ancienne chapelle de ce manoir qui vous tombe en partage. Elle a été remise par le fermier de La Gesmeraye à M. le comte de Palys. »

On comprend quelle fut la joie des filles de la Vénérable Mère d’Youville à la réception de ce précieux souvenir. Puisqu’elles ne pouvaient pas être conviées à la prière par cette cloche qui jadis appelait aux fêtes religieuses les seigneurs de Médréac et leurs vassaux, elles se consoleraient du moins en vénérant cette chère relique, sur laquelle la Victime Sainte s’était si souvent immolée pour la consolation des ancêtres de leur bien-aimée fondatrice.

La chapelle du manoir des Dufrost n’était pas seulement remarquable par sa construction, elle avait aussi son histoire et sa légende. Le jour de la fête de cette chapelle était le lundi de la Pentecôte et elle était l’objet, ce jour-là, d’un grand pèlerinage auquel se rendaient tous les paysans des environs. Nous empruntons aux notes de M. le vicaire de Médréac les lignes suivantes, qui nous disent la pieuse légende conservée dans le pays au sujet de ce sanctuaire disparu : « Le souvenir de cette chapelle est conservé dans la population médréacienne par la vision insolite d’une lumière qui, n’ayant ni l’apparence d’un feu follet, ni celle d’un ver luisant, éclairait la partie du terrain occupé jadis par la chapelle. Il y a une