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amenaient avec eux, même ceux qui ne devaient travailler qu’au développement du pays. Les mœurs des colons étaient donc restées saines et pures à l’époque de la jeunesse de Mme d’Youville.

À peine cinquante ans s’étaient écoulés depuis que le P. Ragueneau écrivait : « L’union, la concorde, cimentées par la piété, liaient tous les citoyens de la Nouvelle-France. Chaque habitation avait été placée sous la protection d’un saint, et tous les jours, matin et soir, le chef de la famille, entouré de sa femme, de ses enfants, de ses serviteurs agenouillés au pied de l’image du saint patron, récitait à haute voix la prière, suivie de l’examen de conscience et des litanies de la Sainte-Vierge. »

Et M. l’abbé Casgrain, dans sa « Vie de la Vénérable Mère de l’Incarnation », confirme cette description du P. Ragueneau. « Si la vie était si pure, » dit-il, « aux derniers échelons de la société canadienne, on peut juger de sa perfection parmi les chefs qui en étaient les guides et les exemples. Pendant que le nouveau gouverneur, M. d’Ailleboust, continuait les précieuses traditions léguées par son prédécesseur, que les missionnaires jésuites donnaient leur septième martyr à l’Église, que M. de Maisonneuve. avec une poignée de braves, faisait de son corps un rempart à la colonie, que les Hospitalières se consumaient auprès du lit des malades, les Ursulines recueillaient les débris encore tout tremblants de cette jeune génération indienne, échappés au mas-