Page:Jevons - La monnaie et le mécanisme de l’échange.djvu/132

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tes français attachent une grande importance à cette question du titre. Cependant il me semble que le degré exact dans la pureté du métal est d’une importance tout à fait secondaire. Si nous voulions maintenant donner à nos souverains le titre de neuf dixièmes, nous devrions en élever le poids de 123,274 grains à 125,557, et le mélange des anciennes pièces et des nouvelles rendrait absolument impraticable la méthode adoptée par toutes nos banques pour compter la monnaie d’or en la pesant. Il est donc certain que nous devons différer ce changement dans le titre de nos pièces d’or jusqu’à ce que nous fassions une réforme monétaire plus considérable. D’un autre côté je ne vois aucune raison pour que la Monnaie ne soit pas autorisée à frapper des pièces d’argent au titre de neuf dixièmes. Une telle mesure n’amènerait qu’une augmentation imperceptible dans l’épaisseur des pièces, et pour les menues monnaies, cette modification serait avantageuse.

Le titre de 835 millièmes a été adopté par la France, ainsi que nous l’avons déjà fait remarquer (p. 86), afin de réduire les pièces de deux francs et au-dessous à l’état de monnaies à valeur conventionnelle, sans en changer en rien le poids et l’apparence. Il n’y a aucune objection contre cet alliage, qui est parfaitement propre au monnayage et d’une bonne couleur ; mais il n’est pas probable qu’il soit adopté par le gouvernement anglais pour remplacer le titre actuel de notre monnaie d’argent, qui est de 925 millièmes ; c’est un point qui n’a guère besoin d’être discuté. On peut ajouter qu’il y a quelques années l’alliage contenu dans les monnaies d’or se composait en partie d’argent, métal qui se trouve toujours associé en plus ou moins grande quantité à l’or natif partout où celui-ci se rencontre. L’apparence jaunâtre des guinées, comme de beaucoup de souverains, était due à cet alliage d’argent ; mais toutes ces pièces d’or mêlé d’argent sont actuellement retirées avec une grande rapidité par les raffineurs d’or qui trouvent du profit à en séparer l’argent, L’invention très-remarquable de M. F. B. Miller, de la nouvelle Monnaie de Melbourne, permet d’effectuer cette séparation avec beaucoup de facilité et une très-faible dépense, presque sur les terrains aurifères. Il suffit de fondre l’or