financière ; cependant les Monnaies de ces pays observaient si scrupuleusement, dans l’émission des dollars d’argent, les conditions de poids et de pureté qui leur étaient imposées, que ces pièces ont été reçues sans difficulté, pendant le dernier siècle, dans la plus grande partie du monde, et qu’elles ont même, à une certaine époque, circulé en Angleterre. La possibilité d’une monnaie internationale est prouvée par le fait que, sans traités internationaux, les pièces de plusieurs nations ont cours forcé chez plusieurs autres : c’est ce qui arrive pour les souverains anglais, non-seulement dans les colonies et possessions anglaises, mais en Portugal, en Égypte, au Brésil et sans doute ailleurs encore. Le napoléon a circulé librement dans l’Europe presque entière. Le ducat de Hollande a été aussi une pièce fort estimée ; et j’ai déjà parlé fréquemment de la circulation étendue de plusieurs espèces de dollars.
La principale difficulté qui s’oppose à l’établissement d’une monnaie internationale vient de ce fait, qu’il y a plusieurs grandes nations, la France, l’Angleterre, l’Amérique, l’Allemagne dont chacune possède son système de monnaies particulier, auquel, pour de bonnes ou de mauvaises raisons, elle ne veut pas renoncer. Aucun de ces systèmes ne présente d’avantages extraordinaires qui le mettent évidemment au-dessus des autres. Le système français, fondé sur le franc, est un système décimal d’une perfection remarquable, et ce qui lui assure un grand prestige, c’est qu’il est reconnu comme monnaie internationale en Belgique, en Suisse et en Italie, outre qu’il circule en Autriche et que nous le retrouvons comme monnaie d’argent en Espagne, en Grèce et dans quelques états secondaires.
Les Anglais, de leur côté, peuvent dire avec raison que, si la subdivision de leur livre (pound) ne mérite pas d’être recommandée, la livre sterling est en elle-même une excellente unité de valeur. C’est la plus grande unité monétaire qui existe, et elle est d’or, de sorte qu’elle parait mieux en harmonie que d’autres avec la richesse toujours croissante des nations. Sans doute elle n’est reconnue que dans un petit