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moyens de conformer la monnaie anglaise au système décimal

Depuis que Lord Wrottesley, en 1824, proposa au Parlement d’adopter une division décimale de la livre sterling, on a discuté à perte de vue sur les mesures à prendre pour la réorganisation de notre monnaie. On a proposé plusieurs plans ; mais leurs avantages se balancent si bien, et la difficulté d’en exécuter un, quel qu’il soit, est si grande, que ces débats d’un demi-siècle n’ont encore amené aucun résultat pratique. Les deux projets principaux, les seuls peut-être qu-il soit utile de citer ici sont celui du pound and mil, et celui du penny and ten-franc.

Le premier repose sur ce fait que le farthing est presque le millième de la livre. Puisque 960 furthings font une livre, il suffirait d’enlever au farihing 4 pour cent de sa valeur pour obtenir le sous-multiple décimal le plus bas, qui s’appellerait le mil. De là le nom de pound (livre) and mil. Le penny serait de cinq mils, comme le demi-penny ou sou français est de cinq centimes. Selon quelques-uns il faudrait introduire une nouvelle pièce, d’une valeur de 2 pennies 4, qui serait la centième partie de la livre ; mais cela n’est pas nécessaire. Le florin vaudrait cent mils, et le demi-souverain cinq cents. Le grand avantage de cette méthode, c’est qu’elle garde la livre comme unité principale, et en même temps plusieurs autres pièces usuelles en Angleterre. Ceux qui la repoussent s’appuient, 1o sur le fait supposé qu’elle exclut les plus répandues de nos pièces, c’est-à-dire le shelling et le six pence, et 2o sur ce que le mil est un sous-multiple trop faible pour servir de point de départ. Mais ces conséquences ne sont pas nécessaires. Le shelling pourrait subsister, comme pièce réelle avec le poids, le titre, la valeur qu’il possède à présent ; mais, comme monnaie de compte, il vaudrait cinquante mils au lieu de quarante-huit farthings, et le sixpence vaudrait vingt-cinq mils au lieu de vingt-quatre farthings. Cette subdivision n’est pas plus complexe que celle qui nous est si familière, et elle est parallèle à la subdivision en pièces de cinquante et de vingt pfennige, centimes, lire, öre, adoptée pour les nouvelles monnaies de