on sait sûrement quel commis doit répondre aux questions qui se croisent à travers la salle.
Quoique la rapidité et la sûreté avec laquelle les affaires se règlent dans le Clearing House de Londres méritent toujours d’exciter l’étonnement, il est bien permis de se demander s’il n’y aurait pas lieu d’y introduire des améliorations. La salle ne me parait pas assez spacieuse pour l’exécution commode et parfaite d’un travail si vaste et qui ne fait que s’accroître. Bien que certaines banques n’emploient pas moins de six commis, parfois ceux-ci sont surchargés. La facilité que l’habitude donne a ces commis, pour faire et additionner les inscriptions, est fort remarquable ; mais le travail de tête si intense qu’ils exécutent en très-peu de temps, dans une atmosphère qui est loin d’être pure, au milieu du bruit et du tapage produits par les rectifications que s’adressent mutuellement les commis d’un côté a l’autre de la salle, doit être singulièrement fatigant. Il en résulte parfois des maladies du cerveau.
On doit aussi se demander si le privilège du Clearing sera pour toujours restreint à vingt-six banques importantes de la Cité, lorsqu’il y a certainement beaucoup d’autres banques existantes, ou en voie de formation, qui gagneraient comme les autres à posséder l’entrée du Clearing House. Nous verrons qu’à New-York le cercle est beaucoup plus étendu. À présent les banques secondaires de Londres sont obligées d’employer comme agents les banquiers qui font partie du Clearing, ou de renoncer complètement aux avantages de cette institution. Il n’est guère juste et il me parait impossible qu’un monopole si étroit, et cependant si précieux, soit toujours maintenu.
Quoique le Clearing House de Londres soit incontestablement le berceau du système, et que nulle part ce travail ne soit organisé sur une si grande échelle, il ne s’ensuit pas qu’il mérite, plus que tout autre, d’être imité dans des villes d’une moindre importance. Deux villes de province au moins, Manchester et Newcastle, ont établi des Clearing-Houses locaux. On m’a dit aussi que les banquiers de Liverpool avaient récemment combiné entre eux un système du