Page:Jevons - La monnaie et le mécanisme de l’échange.djvu/234

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restreinte aux affaires de banque ; il s’en faut de beaucoup. Sans doute, les transactions monétaires d’une localité quelconque se concentrant dans les banques comme dans des foyers, la principale liquidation se fera toujours par l’intermédiaire des banquiers. Mais partout où un grand nombre de négociants ont beaucoup de créances réciproques, ils pourront trouver avantage à établir une Chambre des compensations. Dès l’année 1842 Robert Stephenson et M. K. Morison avaient pensé que le principe du Clearing-House de la Cité pouvait être appliqué avec avantage au règlement des comptes fort compliqués, qu’avaient entre elles les compagnies de chemins de fer, et qu’elles réglaient jusque-là à l’aide de livres. Le travail, qu’exécutent sans relâche une multitude de comptables dans le grand établissement d’Euston Square, est beaucoup plus compliqué et sans comparaison plus varié que celui d’un Clearing-House de banquiers ; mais le résultat final est d’établir combien chaque compagnie doit à chaque autre. La balance due à ou par chaque compagnie est alors soldée par un transfert chez les banquiers.

Dans ces derniers temps on a fait une tentative, qui jusqu’à présent n’a pas réussi, pour introduire l’usage général des chèques à Liverpool, où il s’échange continuellement des sommes considérables, surtout dans le commerce des cotons. Pour des raisons qu’il serait difficile d’expliquer d’une manière satisfaisante, les commerçants et banquiers de Liverpool n’ont jamais adopté l’usage des chèques au même degré et de la même manière que ceux des autres villes de commerce. Il y a encore beaucoup de maisons à Liverpool qui refusent de recevoir des chèques en paiement, et même, il n’y a de cela qu’un an ou deux, on voyait souvent une maison de Manchester envoyer un commis à Liverpool, par le chemin de fer, avec une liasse de banknotes pour faire des paiements. On m’apprend qu’aujourd’hui des effets de banque, payables à vue et envoyés par la poste, sont substitués aux billets de la Banque d’Angleterre.

Un négociant de Liverpool, qui a besoin de faire un paiement, tire de sa banque des fonds en or ou en billets, et ses commis les transportent à destination dans la ville. Tous les