diens entassaient des colliers de wampum, faute d’un meilleur placement pour le superflu de leur richesse.
Une monnaie tout-à-fait analogue à celle des Indiens de l’Amérique du nord, ce sont les cauris qui, sous un nom ou sous un autre, — chamgos, zimbis, bouges, porcelaines, etc, — ont été longtemps employés dans les Indes-Orientales comme petite monnaie. Dans l’Inde anglaise, à Siam, sur la côte ouest d’Afrique, sur d’autres côtes intertropicales, on les emploie encore comme menue monnaie ; et on les importe pour cet usage des îles Maldives et Laquedives, sur les rivages desquelles ils sont recueillis. Ils changent de valeur suivant qu’ils sont plus ou moins abondants ; mais aux Indes le taux ordinaire est d’environ 5000 cauris par roupie, ce qui donne, pour la valeur de chaque coquille, la deux centième partie d’un penny (20 pour un centime). Les Fidjiens, cette population intéressante qui fait partie comme nous de l’empire anglais, employaient, au lieu de cauris, des dents de baleine, et le rapport de valeur des dents blanches aux dents teintes en rouge était à peu près le même que celui des shellings aux souverains d’or (25 fr.).
Entre autres objets d’ornement ou objets précieux employés en guise de monnaie, on peut mentionner l’ambre jaune, les pierres gravées telles que les scarabées égyptiens, et les dents d’éléphant.
Une foule de produits du règne végétal conviennent au moins aussi bien que quelques-uns des articles qui viennent d’être mentionnés pour jouer le rôle de monnaie. On ne s’étonnera donc pas de trouver les plus durables de ces produits employés de cette façon dans un peuple qui tire de l’agriculture ses moyens de subsistance. Depuis le temps des anciens Grecs jusqu’à l’époque actuelle le blé a servi de moyen d’échange dans des régions très-diverses de l’Europe. En Norvège le blé se dépose même dans des greniers publics comme on dépose la monnaie dans les banques ; il se prête et s’emprunte. Le rôle que jouent en Europe le blé, l’orge, l’avoine, appartient au maïs dans quelques parties de