Aller au contenu

Page:Jevons - La monnaie et le mécanisme de l’échange.djvu/266

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dans ses beaux ouvrages sur la monnaie, a soutenu que l’émission des billets est une fonction distincte des opérations ordinaires d’un banquier ; et M. Gladstone a reconnu que cette distinction est juste et d’une importance capitale. Aujourd’hui, en Angleterre, les banquiers jouissent, sur tous les autres points, de la liberté la plus étendue ; c’est donc une véritable contusion d’idées de parler de l’émission illimitée de papier-monnaie comme d’une question qui intéresse la liberté des banques.

Le professeur Sumner et d’autres personnes opposées au Bank Charter Act, ont dit qu’il ne peut être regardé comme une solution scientifique de la question de la circulation, attendu que nulle autre nation n’a accepté les mêmes principes. Cependant le gouvernement de l’empire d’Allemagne vient d’adopter tout récemment le grand principe du dépôt partiel, en y ajoutant la liberté d’augmenter les émissions moyennant une taxe de 5 pour cent, combinaison que j’ai décrite plus haut sous le nom de Système de limite élastique. Cette disposition semble destinée à éviter la suspension de la loi dans les temps de crise, et il se pourrait fort bien qu’il fût avantageux pour l’Angleterre d’établir une modification semblable dans sa loi sur la monnaie. Mais l’amende ou taxe sur l’émission en excès devrait certainement être de beaucoup supérieure à 5 pour cent, et ne pourrait, dans ce pays, rester au-dessous de 10 pour cent.

des banques écossaises et des banques anglaises.

On cite souvent les Banques écossaises comme preuve qu’une circulation parfaitement solide peut être fournie par des banques qui agissent sans entraves et en ne consultant que leur propre prudence. Avant 1845, les douze ou treize Banques écossaises possédaient certainement le droit d’émettre librement des billets qui descendaient jusqu’au billet d’une livre ; et il n’y eut qu’un ou deux cas de banqueroute. C’est ce que je reconnais, et j’ajoute que les Anglais et les Américains, ainsi que toutes les nations du monde, peuvent admirer avec raison l’habileté, la sagacité, la prudence merveilleuse, dont les banquiers Écossais ont fait preuve