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Page:Jevons - La monnaie et le mécanisme de l’échange.djvu/275

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par feu M, Poulelt Scrope, auteur bien connu, qui a écrit sur la géologie et l’économie politique. Dans une brochure remarquable, quoiqu’elle soit oubliée maintenant, et qui porte ce titre : « Examen de la question des statuts de la Banque, avec une étude sur la nature d’un bon étalon de valeur » (Londres, 1833), M. Scrope émet l’idée (p. 26) qu’on pourrait constituer un étalon en prenant le prix moyen d’une certaine masse de marchandises qui, lors même qu’on ne les emploierait pas comme étalon légal, pourraient servir à constater et à corriger les variations de l’étalon. Ce projet a été décrit aussi dans le livre intéressant de M. Scrope sur les principes de l’économie politique, publié dans la même année (p. 406), et dans la seconde édition du même livre, publiée il y a deux ans sous ce titre : « Political Economy for plain people » (p. 308). Feu M. G. R. Porter, sans citer les auteurs qui l’avaient précédé, donna le même projet en 1838, dans la première édition de son traité bien connu sur a « Les Progrès de la Nation » (section III et IV, p. 235). Il y ajouta une table qui montrait les fluctuations mensuelles moyennes de cinquante marchandises diverses, depuis 1833 jusqu’à 1837.

Les projets de ce genre, ou il est question d’établir un étalon tabulaire de valeur ou étalon moyen, semblent être parfaitement raisonnables, et possèdent une grande importance au point de vue de la théorie ; quant aux difficultés pratiques, elles ne sont pas d’un caractère bien sérieux. Pour mettre à exécution les projets de Lowe ou de Scrope, on créerait une commission officielle permanente, qui serait revêtue d’une sorte de pouvoir judiciaire. Les employés de ce service recueilleraient les prix courants des marchandises sur tous les principaux marchés du royaume, et, par un système de calcul bien déterminé, tireraient de ces données les variations moyennes dans le pouvoir d’achat de l’or. Les décisions de cette commission seraient publiées chaque mois, et les paiements seraient réglés en accord avec ces décisions. Ainsi, supposons qu’une dette de cent livres soit contractée le 1er juillet 1875, et doive être payée le 1er juillet 1878 : si la commission décidait, en juin 1878, que la valeur de l’or est descendue après cet intervalle dans