qu’une conviction. Après dix-neuf siècles de persécutions, il est devenu indifférent, apathique, n’ayant ni colère, ni rancune contre l’oppresseur, et attendant patiemment qu’il plaise à Dieu de le délivrer. Il prêche pour prêcher, mais ne cherche pas à convertir personne. Tout autre était le rabbi d’autrefois. Quoique sous la domination romaine, les Juifs avaient gardé toute leur autonomie. Les rois, bien qu’étrangers à la Judée et imposés par Rome, suivaient la religion juive, et gouvernaient d’après les lois du pays. Le grand-prêtre avait une autorité presque égale à celle du roi, et cette autorité rejaillissait naturellement sur le clergé tout entier. Mais cette puissance, toute grande qu’elle fût, ne lui suffisait pas. Avec la liberté de conscience introduite par les Romains, beaucoup se dérobaient à son intolérance, et, malgré sa toute puissance, des défections nombreuses eurent lieu. Les sectes se multiplièrent, et aux troubles politiques s’ajoutèrent les luttes religieuses. C’était alors véritablement le règne et le succès des prédicateurs. Les uns en profitaient pour fomenter des troubles, les autres pour
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Apparence