Page:Jika - La foi et la raison.djvu/136

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maître et j’irai le prendre[1]. » Mais lui, tout-à-coup saisi d’émotion en la reconnaissant dans cette femme éplorée, ne peut retenir cette exclamation : « Marie[2] ! » qui le trahit. C’est la voix de celui qu’elle cherche ! « Mon maître[3] ! » s’écrie-t-elle. Et Jésus, troublé de s’être laissé découvrir : « ne me touche pas, dit-il, car je ne suis pas encore monté au ciel[4]. » Il est certain que, dans l’agitation de son esprit, Jésus ne savait plus ce qu’il disait, puisque, quelques jours plus tard, bien avant l’époque où les évangiles le font monter au ciel, se trouvant au milieu des apôtres épouvantés de sa présence, il leur dit : « touchez-moi et regardez-moi, car un esprit n’a chair ni os[5]. » Remarque que dans cette rencontre si émouvante, il n’y a rien de préparé, rien de volontaire, que Jésus ne se doutait seulement pas de la présence de Marie. S’il avait voulu se présenter à elle

  1. Jean XX, 15.
  2. Id., id., 16.
  3. Id., id., id.
  4. Id., id., 17.
  5. Luc XXIV, 39 ; Jean XX, 20, 27.