Le christianisme, en proclamant ses dogmes comme vérités divines, et par conséquent comme dernière expression du progrès, a produit, sur les mœurs et sur les idées, la première de ces influences. Le réveil scientifique, auquel ont présidé les grands hommes des derniers siècles, a eu, au contraire, pour résultat le mouvement opposé, le mouvement compensateur en avant.
Ainsi, ce n’est pas à une religion quelconque, mais à la loi du progrès que nous devons d’être ce que nous sommes. Ce n’est pas au christianisme, mais aux grands penseurs que la civilisation actuelle doit sa marche ascendante.
Et maintenant, je vais répondre à ta dernière question, que tu appelles philosophique, « par quoi remplacera-t-on la religion ? »
C’est là l’éternelle question des pratiquants incrédules. Et d’abord, il n’est pas du tout exact, comme tu viens de l’avancer, que le sentiment religieux soit une des facultés les plus constantes qui distinguent l’homme des animaux. La religion n’est pas innée chez l’homme. Jusqu’à présent, encore, il existe