Page:Jika - La foi et la raison.djvu/63

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du bien à son ennemi. « Si celui que tu hais, est-il dit dans les Proverbes, a faim, donne lui à manger du pain, et s’il a soif, donne lui à boire de l’eau »[1]. Pour justifier les paroles prêtées à Jésus, l’évangéliste s’appuie sur quelques passages des Psaumes et du Deutéronome. Mais les plaintes d’un vieux roi[2] trahi par ses serviteurs et ses amis, et ses prières pour obtenir la victoire sur ses ennemis, n’ont rien de commun avec les lois de Moïse ni avec ses préceptes de morale. Quant à cette phrase du Deutéronome, à propos des Ammonites et des Moabites : « tu ne chercheras jamais, tant que tu vivras, ni leur paix, ni leur bien »[3], ce n’est pas Moïse le moraliste, ni Moïse le législateur, mais Moïse l’homme d’État, qui fait cette recommandation aux Hébreux comme nécessité politique.

— Et n’est-ce pas Moïse qui a dit : « dent pour dent, œil pour œil » ?

  1. Prov. XXV, 21.
  2. Psaum. XLI, 10, 11.
  3. Deut. XXIII, 6.