Page:Jika - La foi et la raison.djvu/69

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par des sacrifices d’abord, et, avec les progrès de la civilisation, par une amélioration constante de sa conduite. Sous l’influence de ces efforts continuels, déterminés encore par des nécessités sociales, les mœurs ne pouvaient que s’adoucir, et c’est ce qui nous explique pourquoi, à une époque où toutes les sciences étaient encore dans l’enfance, la science de la morale seule atteignit un si haut degré de perfection.

— Mais, d’après ton raisonnement, il semblerait que les premiers hommes étaient dépourvus de tout sens moral.

— La morale n’est que relative. Elle change avec le degré de civilisation. Elle est grossière chez les races inférieures ; elle était brutale chez les premiers hommes. Nos ancêtres, n’ayant à lutter que pour leur conservation, ne connurent d’abord que la force pour toute morale. Mais devenant de plus en plus nombreux, et forcés de s’unir pour lutter contre les difficultés de la vie, augmentées par suite de leurs besoins toujours croissants, ils furent obligés d’établir des conventions et des lois, et la force céda ainsi, peu à peu, le pas