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ISÈRE.

gorge profonde sur les bords du Drac. Il y a deux sources (60° au griffon, 37° à l’établissement), dont l’eau est chlorurée sodique forte, tonique et reconstituante, analogue à l’eau de mer et aux sources salées (4,000 hectolitres environ par 24 heures). Cette eau s’emploie en boisson, bains, douches, étuves, etc. Elle est très-efficace pour la guérison des rhumatismes, des luxations et fractures, des caries, du mal de Pott, des scrofules, des inflammations chroniques du foie et de l’estomac, etc. Elle s’administre en boisson dans les maladies de langueur et des organes digestifs, etc.

Les eaux d’Oriol sont des eaux gazeuses. — Les eaux chlorurées sulfureuses du mont Rachais alimentent l’établissement hydro-balsamique de Bouquéron.

Citons enfin les eaux sulfureuses froides de Tréminis et surtout la source chlorurée sodique et sulfureuse d’Uriage. Cette dernière source a une température de 27°3 au griffon. Les eaux d’Uriage s’emploient en bains, en douches et en boisson. Elles agissent surtout sur les muqueuses de la peau, sur l’hématose et le système nerveux. À la fois éminemment salines et sulfureuses, elles réunissent, par un privilége unique en Europe, des propriétés qu’on ne trouve que séparées ailleurs et peuvent remplacer à la fois Baréges et les bains de mer. Elles sont très-efficaces dans les cas de dermatoses et de scrofules, dans les rhumatismes, les laryngites, diverses maladies des femmes, etc. On les emploie enfin pour fortifier les enfants délicats.

L’industrie manufacturière, notamment la métallurgie, est fort développée dans le département. On y trouve un laminage d’or et d’argent à Pont-de-Chéruy, une tréfilerie d’or et d’argent à Coublevie, une tréfilerie d’argent à Chavanoz, des fonderies de cuivre à Vienne, Voiron, Renage et Jallieu ; une fonderie de plomb et de zinc à Reventin-et-Vaugris, des fonderies de fer à Saint-Jean-de-Moirans, Jallieu, Voiron, à Brignoud, où sont fondus des minerais de fer extraits aux environs de Theys, et à Vizille ; des forges à Chasse, à Combe-de-Lancey, Fourvoirie (com. de Saint-Laurent-du-Pont), à Réaumont, aux Hurtières (com. de Renage), à Voiron, Vienne, Vinay et à Pont-Évêque, dont la magnifique forge occupe 400 ouvr. et produit 15,000 kilog. de fer par jour. Parmi les hauts fourneaux, le plus important est celui d’Allevard (300 ouvriers), dont les fers et les aciers sont employés pour la fabrication des canons, des bandages, des roues de wagons, des plaques de blindage, des ressorts de voitures, etc. D’autres hauts fourneaux existent à Pinsot, Saint-Quentin, Villard-Bonnot, Saint-Vincent-de-Mercuze, Beaurepaire. On rencontre des aciéries à Chavanoz (pour chirurgie), à Bonpertuis (100 ouvriers, 800 tonnes d’acier par an), au hameau d’Apprieu ; à Chabons, à Saint-Clair-sur-Galaure, Cou-